M. Legault,
J’habite le Centre-Sud de Montréal. Dans ma circonscription,
Sainte-Marie–Saint-Jacques, l’itinérance, on la côtoie au quotidien. Quand la crise du logement, les pertes d’emploi ou la détresse psychologique jettent du monde à la rue, ils sont souvent chez nous.
Ce matin, les intervenants nous ont dit qu’il n’y a pas assez de places en refuge pour accueillir les personnes en situation d’itinérance avant le couvre-feu. Que ça allait être l’enfer.
Que non seulement il n'y a pas assez de places, mais il y en a encore moins que d'habitude. Après un incendie dans un refuge, une éclosion dans un centre de jour et j'en passe, depuis le début des vacances des fêtes, c'est près de 160 places pour accueillir des personnes en situation d'itinérance qui ont été retirées. Et avec les éclosions à venir, ce n'est que le début.
Avant de dire à tort hier qu’il « y a assez de places disponibles » à l’intérieur, est-ce que vous leur avez parlé, aux gens du milieu?
Je peux vous garantir une affaire: donner des amendes pouvant aller jusqu’à 6000$ à du monde qui ont les poches vides et nulle part où aller ne va pas aider personne.
À Montréal, l’itinérance a doublé depuis le début de la pandémie. C’est grave!
Et si on pensait à mettre le monde au chaud avant de criminaliser l’itinérance?
Et si on pensait aux plus vulnérables de notre société avant de les mettre encore plus dans le trou?
C’est le défi que je vous donne cette année, monsieur le premier ministre.